Chacun parle aujourd’hui de l’autonomie des universités, mais cette idée reste floue. Pourriez-vous nous aider à la préciser ?

Effectivement, on parle beaucoup d’autonomie des universités sans que personne ne songe vraiment à cerner ce qu’elle devrait être. Réclamée à grands cris par les uns, repoussée vivement par les autres, elle est cependant au cœur de tous les débats qui concernent l’enseignement supérieur. Je propose qu’on la caractérise par la réalisation des trois conditions suivantes.

La première condition est celle d’une pleine capacité de gestion de tous les moyens matériels, patrimoine et toutes subventions, publiques et privées, mis à la disposition des universités, avec une pleine liberté de générer des ressources propres. La seconde condition, c’est la capacité des universités à choisir leurs personnels, à contracter avec eux, et à choisir leurs étudiants à tous les niveaux. La troisième condition est la liberté d’organiser leurs structures internes en fonction des objectifs que les établissements se fixent et de leur environnement extérieur, notamment économique, social et territorial. Cette définition de l’autonomie n’est pas une lubie dogmatique. Elle est tout simplement mise en œuvre dans tous les systèmes d’enseignement supérieur des pays qui nous devancent dans la société de la connaissance : Etats-Unis et Grande-Bretagne certes, mais aussi Japon, Allemagne depuis la mise en œuvre des réformes récentes, Canada, Québec inclus, et pays scandinaves. Je ne fais donc ici que reprendre ce qui existe dans les pays qui, selon les chiffes de l’OCDE sont également plus performants que nous, aussi bien en terme de nombre d’étudiants accueillis, de nombre de diplômés que d’insertion professionnelles des jeunes ou encore de recherche. J’ajoute que tous ces pays, et à mon avis ce n’est pas un hasard, ont de bien meilleurs résultats que nous en termes d’emplo