Troubles de la vue et troubles musculo-squelettiques : telles seraient au premier abord les deux principales pathologies liées à l’usage de l’outil informatique. Les médecins du travail le savent, qui recommandent et imposent au besoin la pose d’écrans de protection ; les ergonomes, quant à eux, insistent sur les bonnes et mauvaises positions, sur la place des ordinateurs par rapport aux autres sources de lumière, etc. Il existe donc une approche médicale du « risque informatique ».

Mais la notion de poste de travail informatique amène à s’interroger sur l’ergonomie des logiciels, des réseaux, et c’est ce travail que proposent les prestataires de service. A cet égard, on peut distinguer une approche minimaliste, qui se fera sur de simples critères techniques, et une méthode plus ambitieuse, sur le modèle de ce que propose Philippe Bernoux dans sa Sociologie du changement (Cf. note de lecture dans notre n°412) : dans ce cas, c’est à une consultation du personnel, à des actions de formation, à une évaluation des besoins et des réticences que l’on procédera, sur la base d’une concertation.

Cette approche concertée demande évidemment un plus grand investissement en termes de temps de travail, mais elle permet aussi une meilleure appropriation de l’outil informatique par le personnel. Quand on sait à quel point c’est souvent à travers le rapport à l’informatique que s’expriment les réticences, les frustrations et quelquefois les souffrances qui font la vie d’un service, on mesure l’utilité d’une telle démarche. Elle suppose pour les cadres de se réapproprier la conduite du changement, et de contribuer à l’évaluation des risques.

Cela étant, une telle démarche ne suffit pas à prendre en compte l’ensemble des risques professionnels liés à l’usage de l’informatique. L’emploi, directement ou indirectement, peut être menacé, soit par suppression de pos