Ala fin des années quatre-vingt, l’Italie était décrite comme “un pays en équilibre instable” 1, elle donnait l’image globale d’un pays qui n’avait pas complètement réussi sa modernisation. Elle présentait une grande fragilité économique à cause, notamment, de la faiblesse de sa monnaie, de son énorme dette publique, des déficits budgétaires en augmentation et d’un taux de chômage important. En outre, sur le plan sociétal, après la difficile période de terrorisme surmontée grâce à l’effort de l’ensemble des forces politiques, l’élargissement de l’illégalité criminelle s’est opérée. Au-delà des trois régions dans lesquelles elle était traditionnellement présente (Sicile, Campanie, Calabre), elle a établi ses ramifications dans tout le pays.

L’analyse précédente du CES publiée en septembre 1991, décrivait l’Italie comme un pays qui avait :

  • une dette publique égale à 100,9% du PIB ;
  • un déficit budgétaire égal à 10% du PIB ;
  • une dynamique des revenus nominaux deux fois plus importante que la moyenne de celle des Etats membres ;
  • un taux de chômage global de 10,9 %, mais qui s’établissait à 5 % au Nord pour atteindre 20 % dans le Midi ;
  • des services publics coûteux et peu efficients ;
  • des infrastructures insuffisantes.

Ces problèmes, “avec l’évolution régressive de la productivité industrielle, ont provoqué une nette aggravation de compétitivité du système”.

Pour faire face à cette situation dans les années 90, un certain nombre de dispositions ont été prises. Les plus importantes sont :

  • une politique budgétaire rigoureuse, limitant les dépenses courantes, afin de réduire le déficit et de s’attaquer à l’énorme dette