La question des retraites est souvent abordée sous l’angle du besoin de financement qui la caractérise. Si cette dimension est importante pour garantir la pérennité du système, elle doit nécessairement être accompagnée d’une approche centrée sur la justice sociale et les redistributions.

Le principe des régimes de retraite par répartition est d’opérer une redistribution intergénérationnelle. Par ailleurs, le système de retraite réalise des redistributions en fonction des parcours professionnels et des parcours de vie des assurés. Celles-ci peuvent être implicites ou explicites. Les redistributions implicites sont liées au mode d’acquisition des droits et de calcul des pensions. Elles résultent du cœur du système de retraite, qui fonctionne sur le mode d’une assurance sociale principalement contributive. Celle-ci maintient un lien étroit entre les cotisations versées et le niveau des pensions. Les redistributions peuvent également être explicites, en particulier lorsque des éléments de solidarité compensent certains désavantages de carrière. Ces solidarités interviennent notamment pour prendre en compte des périodes de chômage ou de maladie, pour rehausser les basses pensions, ou encore pour compenser (en partie) l’impact de la maternité et de l’éducation des enfants sur les carrières des femmes.

L’ensemble de ces redistributions a un rôle fondamental à jouer pour améliorer l’équité du système. Le douzième rapport du Conseil d’orientation des retraites1 (COR) est clair sur ce point : si les redistributions sont nombreuses au sein du système de retraite, leurs effets sont en partie contre-productifs et leur efficience reste très largement perfectible.

Le cœur du système de retraite génère des redistributions défavorables aux plus modestes

Le cons