«...comment des systèmes économiques qui sont loin d'assurer à tous un niveau acceptable de satisfaction des besoins peuvent-ils gaspiller des quantités aussi considérables de capacité de travail ?» s'interroge J. Freyssinet dès la première page de son livre.

C'est bien là la question ! S'il n'y répond pas de façon définitive, il apporte cependant des analyses intéressantes qui permettent de combattre bien des idées reçues.

Il souligne aussi la difficulté d'évaluer les taux de chômage en raison de l'indétermination des frontières entre les trois sous-ensembles de la population totale : inactifs, occupés et chômeurs. «Des franges importantes de la population se trouvent dans des positions intermédiaires entre l'emploi, l'inactivité et le chômage». (Pré-retraités, stages, temps partiels volontaires ou subis, chômeurs découragés, etc.). «L'ordre de grandeur de cet ensemble de chevauchements est au moins égal à celui du chômage statistiquement repéré».

Il réfute les unes après les autres les différentes hypothèses bien souvent avancées sur les causes du chômage (croissance démographique, augmentation du taux d'activité des femmes, progrès technique, déficit de formation, etc.).«Il n'existe pas de caractéristiques structurelles nationales stables qui détermineraient de manière irréversible les résultats enregistrés en matière de chômage».

Ce qui lui paraît essentiel, c'est ce qui s'est passé en 1973. «La crise du système monétaire à partir de 1971, les politiques conjoncturelles de freinage de l'activité adoptées par la plupart des pays en 1973, le quadruplement du prix du pétrole fin 1973 vont se conjuguer pour déclencher effectivement cette rupture» (rupture du pseudo-équilibre de croissance rapide).

Alors deux modèles vont s'affronter pour la sortie de crise, pour tenter de ré