Ala fin des années cinquante, environ les trois quarts de la population brésilienne vivaient en zone rurale et seulement un quart dans les villes, quarante ans après ces pourcentages étaient inversés et aujourd’hui 80 % des Brésiliens vivent en ville. L’exode rural a été - est encore aujourd’hui - énorme, il est le résultat de la modernisation rapide de l’agriculture du Sud du pays.

La structure foncière au Brésil

La structure agraire diffère totalement au Sud et au Nord du Brésil.

Dans le Nord, la propriété terrienne classique continue encore à vivre de l’exploitation extrême de travailleurs ruraux appauvris. Dans le Sud, ces grandes propriétés n’existent plus, elles ont été remplacées par de grosses exploitations agricoles hautement productives et étroitement liées à l’industrie agro-alimentaire, utilisant de nouvelles technologies importées, qui monopolisent le marché et l’inondent de produits agricoles.

En même temps il existe, à côté de ces grandes exploitations modernes, des milliers d’exploitations familiales dont certaines sont dirigées depuis plus de cent ans par des immigrés italiens ou polonais. L’hégémonie de l’industrie agro-alimentaire a tendance à étouffer cette agriculture familiale et la situation des petits exploitants agricoles et des exploitants en fermage devient intenable. L’appauvrissement d’une partie importante de cette population agricole a déjà entraîné l’émigration de milliers de familles vers d’autres régions, ce qui est précisément la cause de conflits de plus en plus nombreux pour la possession de terres.

Cependant, on peut parler tant dans le Nord que dans le Sud d’un problème agricole dans le sens où les structures agricoles freinent partout le développement économique, social et politique d’une part importante de la