Longtemps, la santé est restée l'affaire exclusive du corps médical et des professions de santé. Mais la socialisation du mode de financement (à base de charges sociales), qui met ces dépenses à la charge de l'économie nationale, au risque de constituer un handicap pour les entreprises dans la compétition mondiale, et le montant atteint par les dépenses de santé (environ 10 % du PIB), ont conduit les pouvoirs publics et les caisses de Sécurité sociale à s'y intéresser de plus en plus près.

Quelle nécessité, quelle efficience, quelle justice ?

Lorsque les différents expédients imaginés, plan après plan, (augmentation des cotisations, changement de l'assiette de recouvrement, d'un côté ; instauration de tickets modérateurs, déremboursement de certains médicaments ou traitements, de l'autre) se sont révélés impuissants à contenir de façon durable cette croissance, le financeur a naturellement été amené à se poser trois grands types de questions :

  • le montant dépensé est-il vraiment nécessaire ? peut-on inciter les acteurs du système de santé à adopter des comportements plus économes ?
  • les résultats obtenus sont-ils conformes à ce qui est attendu ? ont-ils un rapport avec les montants des dépenses ? les producteurs de soins peuvent-ils être qualifiés d'efficients ?
  • à enveloppe de financement donnée, la répartition entre les différents producteurs de soins, et entre les différentes régions est-elle juste, ou certains acteurs, certaines populations sont-elles mieux dotées que d'autres ?

Quelle mesure du résultat ?

L'ennui est que l'économie de la santé bute toujours sur une question épineuse, qui constitue sa principale origin