Dans l’après-guerre, l’institutionnalisation de la négociation collective put donner lieu à l’essor d’enjeux contractuels qui avaient une particularité. Répondant à des contextes donnés, ils recueillaient souvent un consensus largement partagé. Durant les années 1950-1960, les revendications de pouvoir d’achat renvoyaient aux Trente Glorieuses et à l’émergence d’une société de consommation de masse. Dans la période 1970-1980, les conditions de travail et l’organisation des tâches formaient des thèmes contractuels importants face à la crise du taylorisme et à l’essor d’une société post-industrielle où les technologies nouvelles allaient jouer un rôle essentiel[1]. Plus tard, les liens entre l’entreprise et la société deviennent plus étroits[2]. D’où le poids d’enjeux sociétaux comme l’égalité « femmes-hommes », les discriminations, la RSE ou aujourd’hui et plus globalement les mutations dues au climat et au numérique qui imposent un renouvellement du dialogue social.

À un niveau plus concret, l’entreprise est apparue dans les années récentes comme un lieu contractuel éminent, ce qui allait impacter les relations professionnelles et contractuelles et ceci d’autant plus qu’allaient survenir dans ce cadre trois thèmes importants, mais disruptifs à bien des égards. D’un côté, la performance, un sujet longtemps « tabou » pour de nombreux représentants du personnel et la plupart des employeurs pour qui celle-ci relevait de leurs seules prérogatives ; de l’autre, l’essor de nouvelles mobilisations de salariés autour d’enjeux comme la décision économique et la gestion de l’entreprise ; enfin un besoin d’autonomie qui s’exprime grâce aux réseaux sociaux de façon de plus en plus collective et en marge du cadre institutionnel du dialogue social.

La performance. Ou un long travail d’explicitation d’u