La scène se passe n’importe quand dans les années 80 à maintenant : Morel, ingénieur au service conception d’une grande entreprise du spatial, se rend chez son supérieur pour comprendre son deuxième raté à la promotion attendue vers une position 3.2.

Voilà des années pourtant qu’il galère avec son projet et travaille d’arrache-pied pour en assurer la livraison. Avec une douzaine de collègues, il porte à bout de bras cette importante réalisation, fierté de sa carrière. Il a bien été obligé d’y sacrifier quelques week-ends et Morel ne part jamais en vacances sans s’être assuré que rien de fâcheux n’arrivera à son bébé. De toutes les façons, il reste joignable en cas de pépin. Dans les dernières années, le projet a franchi nominalement ses jalons de management et lui-même n’a reçu que des louanges de la part du client, des équipes, des sous-traitants et même de la direction financière.

Mais voilà, la promotion a été accordée à un autre ingénieur du service. De quoi crédite-on ce dernier ? D’un Powerpoint habilement projeté devant des visiteurs coréens et qui aurait fait forte impression sur ces potentiels clients. Selon Morel, la présentation était pourtant bourrée d’erreurs et inappropriée. Mais les Coréens ont été enchantés et le concurrent de Morel peut pantoufler dans le service des offres, là où se dessinent de juteuses commissions durant de généreuses agapes aux confins du monde.

Des ingénieurs indispensables aux entreprises mais jamais promus

Le chef de service tente d’expliquer à Morel d’arrêter de jouer aux purs esprits technologiques : la liste des talents nécessaires aux ingénieurs s’allonge. Il ne peut espérer réussir l’année prochaine, sans une vraie maîtrise des techniques de communications. Les objectifs de Morel sont fixés : améliorer sa capacité à communiquer et à conv