Les administrateurs représentant les salariés existaient déjà dans les entreprises nationalisées, mais la privatisation de celles-ci et le développement de l’actionnariat salarié ont quelque peu changé la donne de leur mission :

  • dans ces entreprises, les conseils sont devenus plus actifs, leur composition a évolué. Hier, c’était un terrain supplémentaire de confrontation entre représentants des salariés et direction. (Les représentants des pouvoirs publics intervenant plus dans les coulisses que dans les réunions plénières du conseil d’administration). Le type de rapports, dans ces CA d’hier, se rapprochait beaucoup de celui existant dans les institutions représentatives classiques. Aujourd’hui, les représentants des actionnaires privés ont fait leur apparition. Les normes de fonctionnement, imposées par les fonds de pensions, pèsent sur des directions soucieuses de se conformer aux règles de la corporate governance. Le pouvoir actionnarial a fait son apparition.
  • dans une forte proportion, les salariés sont devenus actionnaires de leur entreprise, plus par aubaine financière que par souci de pouvoir. Mais peu à peu leur regard sur l’entreprise s’enrichit. Ils sont plus attentifs aux résultats, sont curieux des cours de bourses dont l’évolution semble bien mystérieuse, et sont sollicités par de nouvelles formes de représentation : les associations d’actionnaires salariés.

L’administrateur représentant les salariés actionnaires est donc aujourd’hui placé dans une situation complexe, s’il veut être autre chose qu’un pot de fleur au CA ou le porte serviette du PDG dans les colloques sur l’actionnariat salarié. Il lui faut trouver ses marques et repenser sa mission : il n’est plus face à la seule direction générale, face à son employeur, il est au côté d’autres administrateurs représentant comme lui des actionnaires, mais qui eux