Quelles particularités de l’entreprise pèsent sur les individus aujourd’hui ? D’abord la nécessité d’une productivité et d’une réactivité maximum, dans un environnement de systèmes de traitement et de communication ultra-rapides, d’où un travail exercé sous la tyrannie du temps. Ensuite, des prises de décision rapides et nombreuses, quand les temps de réflexion collective et de concertation sont au contraire restreints, voire inexistants. De plus en plus fréquemment, le management par la responsabilisation individuelle oblige les personnes à intérioriser les contraintes et nécessités immédiates de l’entreprise dans un contexte fréquent d’opacité des enjeux réels et globaux qui échappent à la majorité des personnels, fussent-ils cadres. La flexibilité et l’adaptabilité des équipes au détriment de la stabilité des collectifs de travail sont d’autres facteurs de contrainte. Plus largement encore, la précarité de l’emploi et l’individualisation croissante des formes de travail conduisent à l’affaiblissement des solidarités, et à une certaine désocialisation au sein même de l’entreprise, d’où la fragilisation des personnes.

Constituer des groupes de travail

A ces contraintes issues pour l’essentiel d’une certaine façon de concevoir l’organisation du travail, notre dispositif de concertation et de communication oppose un autre mode de fonctionnement. En premier lieu, et cela est capital, il est nécessairement mis en place dans l’intégralité d’une structure, d’une division ou d’une unité et implique donc tous les niveaux hiérarchiques existants, de la base au sommet. En deuxième lieu, il est entièrement organisé sur la base de collectifs. En effet, un temps préliminaire est toujours pris pour que, sur la base de la réalité des contenus de travail et de l’organisation hiérarchique de la structure dans laquelle nous allons intervenir, nous délimit