Selon l’APEC, pour la période 2002-2010, il pourrait manquer plusieurs centaines de milliers de cadres pour répondre aux besoins des entreprises des secteurs privé et public. Le choc démographique pourrait peser très vite sur le marché de l’emploi cadre puisque dès 2004, le rythme des départs en retraite de cadres devrait s’accélérer brutalement avec 78 000 personnes concernées dans le secteur privé, soit 34% de plus qu’en 2003. Le mouvement devrait s’amplifier ensuite avec un pic de 89 000 départs en 2007 et 2008. Il pourrait manquer, à compter de 2004, près de 40 000 cadres par an pour satisfaire le besoin global en France, avec la conjonction de trois phénomènes1: l’évolution démographique, les besoins croissants des entreprises en ressources cadres et une concurrence accrue entre le secteur privé et le secteur public. Selon le Plan, la combinaison des départs en retraite et de la croissance attendue de l’emploi dans les métiers très qualifiés créera des tensions aussi bien dans les métiers « jeunes », qualifiés et en croissance que dans d’autres moins bien orientés comme la banque, l’assurance, la fonction publique et l’enseignement.

Vers une pénurie de cadres ?

La prudence est de rigueur, mais un risque de tension vive existe bien pour certains secteurs à un horizon rapproché. 40 000 cadres par an, cela correspond à la progression en 2002 du nombre de demandeurs d’emplois cadres ; c’est environ 10 000 de plus que la progression du nombre de chômeurs indemnisés par l’UNEDIC en 2002 et le tiers du nombre total de cadres au chômage indemnisés au début de l’année 2003. Si l’on raisonne d’un point de vue mathématique et sur la base du nombre moyen annuel de créations de poste