L’innovation est de nos jours perçue comme une solution privilégiée pour sortir de la crise économique. D’où, dans un contexte

de resserrement des budgets publics, le maintien voire l’accroissement des mesures visant à renforcer la capacité d’innovation des entreprises, en particulier celle des petites et moyennes entreprises (PME) du fait de leur rôle clé dans la compétitivité. En témoigne l’institution en 2014 d’un dispositif fiscal, le Crédit impôt innovation qui, en complément du Crédit Impôt recherche, rend les dépenses éligibles à des développements plus en aval de la recherche et développement pour les PME.

Il nous semble que malgré ces efforts, en France tout au moins, beaucoup de PME établies1 rencontrent encore et toujours des difficultés de gestion qui nuisent à leur développement : difficultés à faire évoluer un modèle d’affaires, à adopter une envergure internationale, à s’insérer dans des réseaux (filière, chaîne de valeur, écosystème d’affaires), à anticiper les changements de leur environnement, etc. Nous formulons deux hypothèses quant aux causes de ces difficultés persistantes : les actions publiques de soutien à l’innovation sont surtout axées sur l’innovation, et pas suffisamment sur son management ; les préconisations théoriques générales portant sur la façon de manager l’innovation dans une entreprise ne sont pas forcément pertinentes pour les PME.

De l’innovation au management de l’innovation

Renforcer la capacité d’innovation dans les PME passe certes d’abord par l’acquisition et l’enrichissement de savoirs et savoir-faire, individuels et collectifs, relatifs à l’innovation. Nous définissons l’innovation comme « un processus intra et/ou pluri-organisationnel, délibéré, qui conduit à la proposition, la mise en œuvre et