Nous avons ainsi procédé à un tour d’horizon des dispositifs publics développés en Europe, autour de deux axes principaux : le temps offert aux salarié-e-s (réduction du temps individuelle, collective ou sous forme de congés longs) et les services à la personne (ici seulement l’accueil des enfants).

Du temps pour « concilier » et/ou…

Même si cela n’a pas été central dans les débats sur les 35 heures en France, la Loi Aubry II a introduit un lien entre réduction du temps de travail et égalité et une volonté de favoriser dans les accords une meilleure prise en compte des contraintes familiales des salarié-e-s dans les choix d’horaires. Les accords signés ont rarement suivi cette piste, syndicats et direction d’entreprises étant peu sensibilisés à cette dimension. Cette démarche de réduction collective a été d’ailleurs très peu empruntée en Europe. Seul le Danemark, suite à des conflits sociaux, a accordé des jours de repos, au nom de la famille, sous forme de réduction collective du temps de travail.

Le temps partiel a été souvent considéré comme la forme la plus adaptée d’une meilleure articulation individuelle des temps. Dans certains pays du Nord de l’Europe et surtout aux Pays-Bas (où il représente plus de 70 % de l’emploi féminin), le temps partiel est devenu la norme de l’emploi féminin. Dans ce dernier pays, les femmes sont entrées beaucoup plus tardivement qu’en France dans le monde du travail et l’ont fait d’abord à temps partiel. Car pour elles, soutenues par les courants féministes et les syndicats, le temps partiel était leur façon de mieux articuler vie familiale et vie professionnelle. Rappelons qu’il s’agit de milieux où le modèle « familialiste » est encore très prégnant, où les mères jouent un rôle central auprès du petit enfant. Même si elles aspirent à un modèle prof