La demande de réduction de la durée du travail implique une nouvelle organisation du travail. Soit la réduction du temps de travail est faite sans modification organisationnelle et elle conduit à une baisse d’efficacité (c’est ce dont nous menacent tous les esprits chagrins qui martèlent qu’il faut non travailler moins longtemps mais travailler plus pour le même prix), soit cette réduction est conduite de façon à réorganiser la production, par une utilisation plus productive de l’outil de travail ou par la délégation de tâches , ce qui doit permettre de créer des emplois.

Temps non proportionnel et tâches invisibles

Cela est vrai pour toutes les composantes de l’organisation productive mais particulièrement pour les cadres. Les salariés liés directement à une production 1 ont un temps de travail en rapport relativement fixe avec la production prévue (qu’il s’agisse de voitures fabriquées ou de dossiers traités) mais l’apport des cadres à la production est plus diffus. La plupart des fonctions cadres n’ont pas un rapport direct et immédiatement proportionnel à la quantité de production. Le travail du cadre comporte une part de réflexion, mais aussi la plupart des cadres réalisent dans leur quotidien un certain nombre de tâches qui ne sont pas explicitement prévues dans leur définition de fonction mais se révèlent être nécessaires : c'est en particulier le cas de la gestion des aléas de toute nature. Ces tâches invisibles peuvent occuper un temps important, ce qui fait dire « je n’ai pas avancé dans mon travail aujourd’hui et pourtant je n’ai pas arrêté de la journée ».

La « méthode de l’agenda » est proposée par Philippe Negroni, ergonome à l’InPact (l'institut pour l'amélioration des conditions de travail créé par la CFDT en 1983), pour analyser le tr