En Belgique, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) intègre les questions destinées aux salariés cadres dans la politique syndicale. Je suis secrétaire nationale sur les questions cadres au sein du syndicat LBC-NVK (Landelijke Bediendencentrale - Nationaal Verbond voor Kaderleden), 321 000 membres dans le secteur privé, côté néerlandophone, affilié à la CSC1 dont le vert des drapeaux tranche dans le paysage social militant. Les cadres existent au sein de la confédération sous notre slogan de « spécificité dans la solidarité ». Nous creusons des questions et des besoins particuliers en restant engagés auprès de tout le salariat. Nous offrons une alternative réussie au corporatisme de la Confédération nationale des cadres (CNC-NCK), souvent soutenue par les employeurs. Le nombre de cadres sur le marché du travail ne cesse d’augmenter. La plupart des nouveaux emplois dans les industries traditionnelles nécessitent un niveau d’expertise et de gestion de plus en plus pointu.

Une approche syndicale concrète

La représentation des cadres, c’est un travail syndical sur la charge excessive d’activité professionnelle, l’esprit sans limite de la compétition économique, l’opacité des modes de rémunération et d’évaluation, la difficulté à mesurer le temps de travail, les risques de fatigue psychologique, les enjeux de la propriété intellectuelle dans un monde serviciel et numérique...

A cela s’ajoute en effet un contexte d’évolution rapide des businessmodels et des formes d’emploi : la digitalisation et le platform economy, la montée des indépendants, des free-lances, les entreprises moins stables. En Belgique, près d’un salarié sur quatre travaille régulièrement ou occasionnellement à distance de son employeur. Et ce sont surtout des personnes hautemen