Le Technopôle, centre de conception et de développement des nouveaux véhicules de Renault, à Guyancourt en région parisienne, regroupe 9000 ingénieurs et techniciens, dont 46 % de cadres.

La question du diagnostic

Avec 26 nouveaux modèles en 3 ans, soit une moyenne de 8 nouveaux modèles par an au lieu de 3 auparavant, et cela dans un contexte d’internationalisation, le Technopôle a connu ces dernières années une tension croissante, tant par la croissance de l’activité que par la réduction des délais de conception et la complexité liée à la diversité des produits.

La situation est grave quand il s’agit de salariés en forte tension, peu autonomes et en manque de soutien hiérarchique et des collègues. Les résultats de l’enquête menée auprès de 63% des salariés du Technocentre fait apparaître que 31,2% d’entre eux appartiennent à cette catégorie soit trois fois plus que dans la population française des ingénieurs et cadres. Cette population représenterait 44% à 28% des salariés en fonction des directions.

L’expertise faite par le cabinet Technologia à la demande du CHSCT fait apparaître que la prévalence du « job strain », c’est-à-dire le pourcentage de salariés en situation de sur-stress, est élevée. Nous pouvons en déduire que le niveau de risques psychosociaux est particulièrement élevé. Cette expertise ne fait que confirmer une dégradation des conditions de travail déjà identifiée en 1999 lors de la négociation sur la réduction du temps de travail : des horaires élevés et des ressources insuffisantes face à la croissance de l’activité et à l’internationalisation des projets. Un certain nombre de salariés mettent leur vie familiale en danger avec des journées interminables, des déplacements empiétant sur les week-e