La CFDT Cadres s’engage notamment face au risque de montée de l’extrême-droite au pouvoir. Fervente partisane de l’intégration européenne, elle assume plusieurs postes clés au sein d’organisations européennes telles qu’Eurocadres[1] et UNI Europa P&M[2]. Eurocadres, initié par la CFDT Cadres en 1993, regroupe 6 millions de cadres européens et participe au dialogue social interprofessionnel. Ses priorités incluent l’éducation, la santé mentale au travail, l’intelligence artificielle et l’égalité professionnelle. UNI Europa P&M est la Fédération des Services Européens. La CFDT Cadres est également impliquée dans le Comité économique et social européen[3], où elle œuvre pour la convergence des salaires et la protection des travailleurs dans le contexte numérique. L’Union européenne (UE) est le bon champ d’action pour garantir la paix, la démocratie et la justice sociale[4].

La CFDT Cadres s’engage à renforcer l’Europe sociale et à contrecarrer l’extrême-droite. Elle met en avant les multiples acquis pour les travailleurs résultant de directives et textes européens, tels que l’égalité entre les sexes, la sécurité au travail et la libre circulation des travailleurs. L’Europe est une source d’avancées sociales, telles que les congés payés pendant les arrêts maladie, le congé paternité et le congé pour les aidants et bien d’autres.

Des directives européennes, objet de travaux permanents des organisations syndicales européennes, viennent régulièrement renforcer le droit des travailleurs à l’échelle européenne. La Directive sur la transparence des salaires va contribuer à améliorer l’égalité des rémunérations entre les sexes en imposant des obligations de transparence aux entreprises. La CFDT Cadres, historiquement engagée pour le devoir de vigilance des entreprises, apprécie que celui-ci s’impose au niveau européen avec un projet de directive qui étendra la responsabilité des entreprises vis-à-vis des droits humains et de l’environnement. La transition écologique est un autre domaine-clé, avec l’adoption de normes de reporting de durabilité pour les entreprises européennes et des efforts pour intégrer les préoccupations sociales dans ces normes.

Enfin, la CFDT Cadres souligne l’importance des normes européennes pour protéger les droits des travailleurs et des citoyens, notamment dans les domaines de la protection des données personnelles et de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les normes européennes contre le licenciement et en cas de transfert d’entreprises sont également mises en avant comme des protections essentielles pour les travailleurs. L’UE est un vecteur d’intégration et de justice sociale, même s’il faut reconnaître la nécessité de réformer et de mettre en œuvre des actions plus ambitieuses, notamment face aux défis climatiques et technologiques.

Le faible taux de participation aux élections européennes est identifié comme un risque majeur, favorisant potentiellement l’extrême-droite et affaiblissant la légitimité des institutions européennes.  La CFDT Cadres agit en écho aux appels à mobilisation de la confédération CFDT ainsi que des organisations européennes UNI Europa et Eurocadres.

L’Europe doit rester un lieu de participation démocratique, défense des avancées sociales, de construction de la transition écologique et de protection et développement des droits des travailleurs et des citoyens. La CFDT Cadres appelle à une mobilisation pour contrer ce risque et promouvoir une participation électorale forte. Le rôle des Cadres dans ce projet européen est un élément structurant et essentiel. Ensemble construisons une Europe sociale, solidaire et démocratique. Chacun doit comprendre que cette Europe dont nous avons besoin ne se construira qu’avec des électeurs qui fassent ce choix, s’expriment et ne laissent pas les acteurs de la déconstruction de l’Europe prendre le pouvoir.

[1]-Ute Meyenberg, vice-présidente. [2]-Marie-Christine Lebert, présidente. [3]-Franca Salis-Madinier, vice-présidente du Groupe des travailleurs. [4]-Cf. Les visages de l’Europe sociale, Cadres n°490, oct. 2021 et Unions sans frontières, n°472, mars 2017.