Les produits de consommation courante comme les biens durables et les services comportent dans la succession d'étapes qui les rendent accessibles aux consommateurs une forte densité de matière grise : l'impact R&D s'y trouve forcément, plus ou moins visible, plus ou moins valorisé par le consommateur.

Entre relativité, complexité et discipline

Dans le processus classique de conception et de développement, les activités R&D sont prescrites par le biais d'une commande formelle (brief). L'émetteur du brief peut être le marketing, porte-parole du consommateur ou de l'utilisateur final, le technique opérationnel (refonte par exemple d'un processus de fabrication) et bien sûr la direction recherche (exploration d'une innovation issue d'un autre secteur d'activité, élucidation des mécanismes d'une pratique empirique).

Le brief est élaboré avec les parties prenantes : maître d'ouvrage, contrôleur de gestion, responsable réglementaire et juridique, éventuellement le futur producteur... A cette étape, tout est mis en œuvre pour limiter la part de l'imprévu. Les objectifs de délais de réalisation et de coûts sont l'occasion de négociations qui garantissent une compréhension mutuelle des enjeux et des contraintes. Il n'est pas rare qu'en cours de route l'un ou l'autre de ces critères soit réévalué, quel que soit le soin apporté au cahier des charges initial.

Le brief est vite traduit en un projet technique doté d'un nom mobilisateur. Un chef de projet est nommé, les objectifs, étapes de réalisation et de validation/décision avec échéances associées sont formalisés. Puis sont déclinées les approches envisagées, les ressources nécessaires. Une équipe est alors constituée par le chef de projet, en accord avec les responsables hiérarchiques de ses futurs équipiers. C