« Les points-clés de la négociation de la réduction du temps de travail à EDS ont été le champ d’application, les types d’aménagement, la rémunération, les embauches et le contrôle du temps » explique Didier Fossey, directeur du « ressourcing » (chargé du recrutement) dans cette grande société de services informatiques et négociateur de l’accord côté patronal. Pour prendre la mesure des réels enjeux économiques d’une telle opération, l’entreprise a entrepris de mesurer les coûts directs et indirects induits par une augmentation du nombre de personnes (matériel informatique, lignes téléphoniques, bureaux, formation...) selon différentes hypothèses (un petit modèle maison était monté sur Excel) et prévu de suivre l’évolution de la réalité et les

éventuelles dérives lors de la mise en place. Il fallait aussi adapter l’organisation. Sur le plan humain, la direction et les responsables faisaient preuve d’une réelle volonté d’avancer ; les cadres avaient un vrai désir de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée et ne voulaient pas d’une pression permanente. « Les jeunes loups aux dents longues existent encore », commente Didier Fossey avec le sourire, « mais ils ne sont pas si nombreux que ça ».

Un outil de réingénierie

La réduction du temps de travail nécessite de repenser l’organisation, EDS a pu le vérifier concrètement. Certains services voulaient diminuer le nombre de jours de travail sans se réorganiser, il est très vite apparu qu’un tel fonctionnement n’était pas possible. La nouvelle organisation de l’entreprise ne peut pas être prévue une fois pour toutes au niveau d’un accord, elle doit s’adapter au fur et à mesure. Cependant, des principes ont été reconnus d’un commun accord, par exemple cesser de multiplier les cop