Les officiers de gendarmerie doivent encadrer des équipes qui peuvent être confrontées à des situations exceptionnelles, mais aussi et plus souvent encore à des situations de routine. Comment leur apprenez-vous à gérer ces deux types de situation d’encadrement ?

Dans la gendarmerie, nous ne connaissons pas de situations de routine : toutes les situations d’intervention, même les plus banales, peuvent mal tourner, dégénérer à tout moment. Lorsque des gendarmes sont appelés dans un domicile pour régler un conflit ou constater un cambriolage, ils ne peuvent jamais exclure que les choses ne se passent pas comme prévu. Les gendarmes en intervention gardent toujours à l’esprit qu’un conflit est possible.

A l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN), nous formons les élèves officiers à l’acquisition de savoirs techniques et militaires pour faire face à tous les types de situation. Même si nous parlons de commandement plus que de management, c’est bien de cela qu’il s’agit.

Nous donnons aux élèves officiers de la gendarmerie nationale une formation très généraliste : les officiers de gendarmerie sont mutés environ tous les quatre ans dans une autre circonscription ou dans une autre fonction. Nous sommes en réalité des touche-à-tout et nous apprenons aux élèves à adapter leur commandement à des situations qui peuvent être très diverses. Les officiers peuvent travailler selon les moments de leur carrière en état-major (en région ou en département), en opérationnel dans une circonscription, à la direction générale (en administration centrale) ou en école de formation comme la nôtre. Ces mutations présentent un grand avantage : elles permettent d’avoir une vision globale de la gendarmerie. Si toute la carrière se faisait sur le terrain, on perdrait de vue le caractère interministériel de notre métier ou l’importance de la question budgét