La brièveté du livre de Danielle Kaisergruber « Formation : le culte du diplôme », tout juste 130 pages, ne doit pas être prise pour de la légèreté ou de la désinvolture. Son parti pris de raconter les histoires d’Ahmed qui a la chance de travailler dans une grande entreprise, d’Alexandre le décrocheur qui ne trouve pas la case « deuxième chance », de Malika à qui un employeur fait confiance au bon moment, d’Elisa la bonne en langues qui se trompe d’orientation, d’Erwan l’apprenti peintre au patron doué mais trop peu disert, de Mario qui fait un bilan de compétences après son licenciement et à qui une conseillère plutôt jolie parle « d’emplois cachés dans les PME », et de quelques autres, ne doit pas être confondu avec du sentimentalisme ou de l’anecdotique.
Il s’agit tout au contraire d’un véritable livre de réflexion. Mon dictionnaire me rappelle opportunément le double sens de ce terme. La réflexion est « le retour de la pensée sur elle-même en vue d’examiner plus à fond une idée, une situation, un problème ». La réflexion, c’est aussi « le changement de direction des ondes ». La quatrième de couverture nous dit très justement que l’auteure nous propose « une analyse compétente et un cri d’alarme ».
Danielle Kaisergruber, devenue récemment présidentedu CNFPTLV (Conseil National de la Formation Professionnelle Tout au Long de la Vie), mène cette réflexion sur la formation en regardant le « système » du point de vue « des usagers, des clients, des citoyens » et celà sans jamais oublier que « se former est une ouverture de nouveaux possibles, une source de liberté ». Une conviction salutaire au moment où la formation est souvent vue comme une obligation, voire comme une double peine, sa « prescription » signifiant : « non seulement tu as été licencié, mais en