L| éthique d'entreprise est devenue en France un thème à la mode. Tout le monde ressent de plus en plus le divorce entre d'une part, un monde économique dominé par les impératifs d'efficacité où la loi de maximisation du profit règne sans partages et d'autre part, des aspirations à une plus grande justice sociale, à plus d'équité, de probité et de respect de l'individu, qu'il soit salarié, consommateur ou citoyen. L'éthique d'entreprise se présente aujourd'hui avec pour objet de réconcilier l'économique et le social, voire de recoller les deux morceaux dissociés du dirigeant ou du salarié-actionnaire schizophrène. Une nouvelle approche stratégique recommande aux entreprises de soigner leur réputation en privilégiant la transparence et le dialogue avec leurs parties prenantes et en intégrant dans leur politique d'entreprise des préoccupations sociales et environnementales. Qu'en est-il exactement ?

Pourquoi se préoccuper de la responsabilité sociale de l'entreprise ?

Les dirigeants d'entreprises qui se devaient déjà d'être attentifs aux réactions de leurs actionnaires, de leurs salariés et de leurs clients doivent de plus en plus accorder une attention particulière à une autre partie prenante, impalpable, protéiforme et insaisissable : l'opinion publique. Celle-ci est constituée par l'opinion de catégories plus identifiables : les actionnaires, les salariés et les clients, mais aussi les élus, les pouvoirs publics, les médias, les groupes de pression, etc.

Cela explique que certains chefs d'entreprise cherchent à façonner une bonne image de leur entreprise et pour ce faire, à montrer un comportement « éthique » ou, pour utiliser une formule plus française, un « comportement socialement responsable », aussi bien vis-à-vis de leurs propres salariés que vis-à-vis de toutes les catégories qui,