Je travaille à Bourges, dans un des plus grands établissements de GIAT Industries, dans une direction de programme, assez semblable à une direction générale dans l’industrie privée. Cette position globale assure aux cadres de grandes marges de liberté. Il n’y a que peu de contrôle du temps de travail des cadres, qui forment environ quatre-vingt pour cent de l’effectif de la direction et ne pointent pas, contrairement aux techniciens et aux secrétaires administratives. Malgré l’absence de pointage, un contrôle des présences et des allées et venues serait parfaitement possible, puisque nous travaillons en « zone protégée » et que nous devons introduire notre carte en arrivant et en partant.

Un accord « Robien défensif », un des premiers du genre, a été négocié pour sauver huit cents emplois en 1996, lors du troisième plan social qu’a connu l’entreprise, après ceux de 1993 et 1995.

L’entreprise elle-même compte aujourd’hui environ dix mille personnes (douze mille à l’époque) dont mille sept cents cadres.

L’accord a-t-il concerné tous les cadres ?

L’accord a concerné le plus grand nombre de cadres du groupe : n’en ont été exclus que les commerciaux à l’international et les hauts dirigeants. Les premiers, basés en Région parisienne, sont toujours par monts et par vaux, ne connaissent pas la notion de semaine, travaillent le week-end et la nuit parfois. Les seconds se sont auto-exclus. Mais les commerciaux du secteur national ont bénéficié de la réduction du temps de travail comme les autres cadres.

Les négociateurs CFDT, qui portaient la notion de réduction du temps de travail pour protéger l’emploi, ont beaucoup réfléchi aux différentes modalités de RTT qu’il était possible de mettre en place pour les cadres : heures par jour, jour par semaine, semaines par