aide publique française au développement a connu deux périodes principales, avant et après l’effondrement du mur de Berlin en 1989. Dans la première période, marquée par l’affrontement Est-Ouest, la politique de la France avait pour but de maintenir l’Afrique dans le camp occidental, c’était le style Foccart, la défense du « pré carré » africain, même s’il s’ajoutait parfois à cet aspect de fond une touche tiers-mondiste comme pendant la brève période qui vit Jean-Pierre Cot à la tête du ministère. A partir de 1989, les choses deviennent plus floues, le conflit Est-Ouest n’est plus dominant, l’important est maintenant la mondialisation, l’émergence des « dragons » d’Asie du Sud-Est et l’affrontement entre le lobbying américain et les autres capitalismes, qui conduit à une remise en cause du leadership français dans les pays africains « du champ ». Le but de la coopération française est alors d’éviter que ces pays ne tombent sous la coupe des multinationales américaines. L’Afrique reste la zone de prédilection naturelle de l’aide française, en même temps qu’on insiste sur les débouchés commerciaux pour les entreprises françaises et la forte présence d’entreprises françaises sur le continent africain. Les objectifs de l’aide restent très confus. On aide pour défendre des positions commerciales et pour défendre une zone d’influence via des modèles culturels et une langue.

L'aide et la stabilité

En même temps l’aide française à l’Afrique est présentée comme une condition indispensable à la stabilité de la région : Si la France n’aide pas, les pays pauvres représenteront pour elle une menace, en termes de déstabilisation, d’immigration et de conflits. Le discours tenu depuis 1989, quel que soit le ministre en place, est « il faut aider l’Afrique pour éviter sa marginalisation,