Pour faire une analyse économique de la consommation et du trafic de drogue, cet excellent petit ouvrage tente la synthèse des travaux menés depuis vingt ans aux Etats-Unis et en Europe. Si l’auteur s’interroge sur la valeur de l’élasticité-prix, la forme de la courbe de demande ou le niveau de cartellisation de l’offre, ce n’est pas pour l’art mais bien pour fonder rationnellement des politiques publiques, car la drogue est aussi un marché et il convient d’en tenir compte, comme il serait indispensable de se donner des priorités et d’évaluer les dispositifs. Citons quelques lignes de la conclusion : « La logique bureaucratique et la crainte des gouvernements de paraître timorés retardent la nécessaire discussion de la politique antidrogue ; en attendant, la confusion engendre le gaspillage. Parce que la science économique évalue les mérites des politiques publiques en termes d’efficience, concept notablement moins idéologique que ceux qui président généralement aux choix en matière de drogue, elle contribuera certainement à ce que la politique de la drogue devienne une politique publique parmi d’autres ».