Dans ce contexte d’ambition réformatrice perturbée par un événement extérieur touchant directement l’objet même de la réforme, il est difficile de mener une réflexion qui aurait la prétention d’être aboutie. Il est toutefois nécessaire dans cette période charnière pour l’hospitalisation publique de disposer de quelques points de repères quant aux missions de l’institution et à la manière de les mener à bien.

L’histoire contemporaine de l’hôpital est jalonnée de moments forts, traduisant la quête par les pouvoirs publics d’une organisation efficiente en phase avec des facteurs d’évolution aussi divers que les progrès de la médecine, l’aménagement du territoire ou le financement du système de protection sociale.

L’hôpital, objet de réforme

Les ordonnances de décembre 1958, inspirées par le Professeur Robert Debré, sont généralement considérées comme l’acte fondateur de l’hôpital moderne en France. La création des centres hospitaliers régionaux et universitaires, mettant en synergie les soins, l’enseignement et la recherche, constitue l’acte emblématique de cette réforme.

La loi du 31 décembre 1970 pose les jalons d’un fonctionnement plus « encadré » de l’hôpital : élargissement des pouvoirs du directeur nommé par le ministre, politique d’autorisations et de planification opposable tant aux hôpitaux réunis dans un service public renforcé qu’aux cliniques privées.

La contrainte économique est alors quasi-absente des préoccupations. Le caractère inflationniste du prix de journée, financé par l’assurance maladie, permet aux hôpitaux de renforcer leurs moyens en personnel et de moderniser leurs équipements et leurs bâtiments.

La crise économique qui commence avec les « chocs pétroliers » va complètement changer la donne. A partir du début