D’après Thomas Golsenne[1], docteur en histoire de l’art, le terme « bricologie » est un « mot-valise » formé de « bricolage » et de « technologie ». Il s’agit également d’un terme hybride composé de « bricolage » et de logos (parole, discours, raison, relation, connaissance, etc.) pour désigner une forme de science du bricolage. Dans les deux cas, le mot « bricolage » confère du sens à la bricologie. Il a un historique étymologique intéressant à étudier et éclairant pour comprendre ce que pourrait être la bricologie. Avant de qualifier « une babiole, une besogne insignifiante, un objet sans importance à la technicité non garantie »[2], la « bricole » (briccola) était une catapulte lancée au moyen d’un fléau. Au siècle dernier, dans le nord de la France, la bricole pouvait également désigner une exploitation où le propriétaire (le bricolier) s’associait à une autre personne pour réaliser les travaux des champs en période difficile[3]. Ces deux façons de faire relèvent d’une forme de résistance face à une crise[4]. En tant que verbe, bricoler « a reçu divers sens techniques en référence aux cordes servant à lancer le projectile, ou par allusion à la trajectoire du projectile, à propos d’un ricochet, d’un zigzag, du bond de la balle du jeu de paume ou de celle du billard »[5]. Ces idées de ricochet, de zigzag, de coup indirect et de trajectoire en biais ou sinueuse se retrouvent dans les domaines de la chasse et de l’équitat