L’Europe, c’est le marché intérieur et un territoire cohérent. L’objectif de « cohésion territoriale » est inscrit dans les traités. Il ne s’agit pas seulement d’aménagement mais de volonté d’harmoniser le développement. Aucun territoire ne doit être délaissé, compté pour rien. C’est je crois unique au monde. Imaginez si l’Union était comme les Etats-Unis, avec des zones comme la Rust Belt naguère très industrielle et d’autres très rurales en quasi abandon. Par comparaison avec d’autres géants économiques, comme la Chine qui fait face à un exode rural, des mégapoles hypertrophiées, l’UE s’efforce d’être globalement un territoire équilibré et apaisé. C’est une valeur partagée avant bien sûr d’être partout une réalité, loin de là.

Concrètement les fonds structurels européens ont longtemps bénéficié aux pays du Sud (Espagne, Portugal, Grèce) et maintenant davantage à ceux de l’Est depuis le grand élargissement. La Grande-Bretagne nous avait rejoints pour cela en 1973. L’Irlande a bénéficié de cette politique européenne. Le Nord de la France et le Sud de l’Italie également. Cette politique atténue le seul effet de concurrence de l’ouverture au marché européen et empêche la loi des régions les plus fortes. Elle contribue au sentiment d’appartenance à l’Union, très fort par exemple au Portugal ou en Irlande mais aussi en Pologne.

Cette aide au développement régional a un effet sur notre économie puisque nous commerçons avec les pays ainsi aidés. Sur une même chaîne de valeur, par exemple, plusieurs entreprises de plusieurs Etats coopèrent. J’y vois même une illustration de l’autre objectif inscrit dans les traités européens d’être une « économie sociale de marché », tirédumodèleallemand. « Sociale » au sens large : les fonds structurels en Europe soutiennent le patrimoine culturel et environnemental. Modèle social, politique patrimoniale, soin du paysage… Au