Cet article n’a pas pour objet de retracer fidèlement la période de 1984 à 1991 durant laquelle j’ai animé comme secrétaire général l’Union confédérale des cadres (UCC) CFDT. Il se veut davantage une relecture de l’action menée avec vingt-cinq ans de recul, relecture des événements qui m’ont davantage marqué à la fois par rapport aux thèmes portés par les cadres CFDT et à la place des cadres dans la confédération.
Il a fallu de l’énergie pour permettre aux cadres de forger leurs propres revendications et non pas seulement d’être une force d’appoint pour porter les revendications des autres salariés dans le cadre de la CFDT. Une des illustrations marquantes a été la campagne poursuivie et amplifiée après mon élection sur les métiers de cadres. Joseph Le Dren, rédacteur en chef du Cadres et Profession de l’époque la soutenait activement. J’ai coutume à dire que, dans l’entreprise, il y a deux types de fonctions, les fonctions qui sont au cœur du métier de l’entreprise et les fonctions supports qui s’exercent dans toutes les entreprises ou institutions. Par exemple, l’infirmière à l’hôpital exerce une fonction essentielle à l’établissement dans lequel elle travaille. Par contre elle est seule dans une usine de production. D’où d’ailleurs les associations professionnelles qui permettent à ces fonctions supports de pouvoir échanger sur leur métier.
L’UCC a donc développé à cette époque un travail important sur chaque fonction afin d’y dégager les revendications essentielles. Ce fut le cas pour les commerciaux, les informaticiens ou encore les documentalistes… Pour la fonction RH, il n’était pas question de faire venir les DRH proches de la CFDT dans un colloque sous peine de les exposer inutilement. Aussi, nous nous sommes associés pour le faire à l’ANDCP1 et au Centre des jeunes dirigeants (CJD). Ainsi personne ne pou