L’économie stagne, et même là où nous enregistrons des signaux de croissance, le chômage persiste et les salaires sont à la baisse. Ainsi nous habituons-nous à l’idée que c’est le travail, et non le poste de travail, qui doit être garanti ; mais il semble que nous ne soyons pas au bout de nos contradictions.

Nous avons mis beaucoup d’espoirs dans la réforme du marché du travail. Celle-ci est à peine née, que certains de ses éléments sont déjà modifiés avec des ajouts et des variations, tandis que des critiques se font entendre chez ceux qui doivent l’appliquer et jusque chez ses inspirateurs… « Des résultats insuffisants », « il vaudrait mieux s’en prendre aux deux points noirs de l’économie italienne : le chômage des femmes et des jeunes »…

Il s’agit pourtant d’un dispositif complexe et diversifié, et il est encore bien tôt pour juger de ses effets. Les ombres alternent avec la lumière. La clé de lecture que nous utilisons pour évoquer cette réforme, c’est la flexibilité, un outil destiné à permettre à notre économie de supporter le choc de la mondialisation, l’arythmie de la demande, et bien souvent sa faiblesse. C’est elle qui permet de comprendre la fin du monopole public des services à l’emploi, qui va se traduire dans les faits par leur décentralisation. Des acteurs plus nombreux les prendront en charge : communes et groupements de communes, organismes bilatéraux, écoles et universités se voient offrir la possibilité de devenir des agences pour l’emploi, afin de rapprocher l’offre et la demande et de rendre plus efficace la gestion du marché du travail, avec des actions ciblées vers les entreprises et les personnes.

D’après l’Istat [l’Insee italien], qui sous la loi italienne dénombre 48 types de contrats de travail différents, il faut prendre garde à ce que la multiplication des formules ne contribue à rendre les organisatio