En décembre 1999, le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle se réunissait en séance plénière pour examiner le rapport du groupe de travail, constitué trois ans auparavant à sa demande, sur l’accès des femmes salariées à la formation continue et ses effets sur leurs carrières. Ce rapport dressait un tableau statistique des inégalités entre hommes et femmes, sous l’angle des principaux facteurs discriminants en matière d’accès à la formation et d’effets de la formation. Le rapport analysait par la suite les principaux freins que rencontrent les femmes salariées qui veulent suivre des actions de formation et formulait en conclusion des propositions d’amélioration.

Les femmes représentent aujourd’hui 46 % de la population active française. Elles sont concentrées dans quelques catégories socio-professionnelles : 60 % des femmes salariées se répartissent entre six groupes professionnels (instituteurs, professions intermédiaires de la santé et du travail social, employés civils, employés administratifs d’entreprises, employés de commerce et personnels de services directs aux particuliers). Elles sont allées là où se multipliaient les emplois. La population féminine est marquée par un clivage entre les femmes qualifiées le plus souvent titulaires de diplômes valorisés et les femmes non qualifiées le plus souvent non diplômées ou titulaires de diplômes de bas niveaux. Dans quelle mesure cette « bipolarisation » des emplois féminins, qui contraste avec une répartition plus équilibrée des emplois masculins, retentit-elle sur leur accès à la formation continue ?

Les principaux freins à la formation continue des femmes

Le calendrier de la vie professionnelle reste dominé par le modèle masculin de carrière. Les progressions professionnelles se jouent essentiellement entre 25 et 40&nbs