Suite aux évolutions technologiques et organisationnelles de ces dernières années, le travail des cadres a connu de profondes redéfinitions spatio-temporelles donnant lieu à un certain brouillage des frontières entre vie professionnelle et vie personnelle. Le concept de porosité des temps permet de caractériser ce « brouillage » ; il se définit comme le phénomène de superposition et d’interférence entre les temporalités personnelles et les temporalités professionnelles.

Notre recherche (Genin, 2007) a mis en lumière différentes modalités de porosité des temps. Tout d’abord le travail en débordement représente le travail informel, irrégulier et occasionnel, effectué par les cadres à leur domicile ou en mobilité (à l’hôtel, dans les transports, etc.), le soir, le week-end, ou pendant leurs congés. Il est la forme la plus répandue de porosité des temps.

Le travail en débordement se décompose en deux dimensions, soit 1) la porosité des temps de communication, qui correspond à la fréquence des communications professionnelles pendant les congés ou en dehors des horaires de travail « habituels », et 2) le travail à domicile, c’est-à-dire le travail effectué en dehors des horaires et lieux de travail habituels.

La porosité des temps structurelle est le troisième type de porosité des temps. Elle correspond à la part de porosité des temps inhérente à l’activité de certains cadres, impliquant déplacements, déjeuners professionnels, etc... Contrairement au travail en débordement, elle est plus « visible » puisque initiée par l’employeur ou faisant partie intégrante des tâches. Le concept de porosité des temps englobe aussi les situations dans lesquelles le temps personnel interfère avec le temps professionnel, mais il n’en sera pas question dans cet article.

Quels sont les enjeux de la porosité des temps ? Cette q