La question du développement territorial est généralement ramenée, explique l’auteur, à la seule question de la création de richesses par les systèmes productifs locaux. Pourtant, la richesse disponible des territoires « sub-nationaux » dépend désormais davantage des transferts publics et privés dont ils bénéficient, que de la croissance de leur produit intérieur brut (contrairement au niveau national, où il n’y a pas de revenu sans PIB).

Mieux, l’accroissement des inégalités de PIB entre territoires (dans le contexte d’une économie mondialisée), auquel on assiste depuis le début des années 1980, alors que la (longue) période précédente avait été marquée par la réduction de celles-ci, est contrecarré par ces transferts : les inégalités de revenus entre territoires continuent en effet à se réduire.

Une partie importante du revenu des régions riches, dont, en France, d’abord l’Île de France, est ainsi transférée à travers différents mécanismes vers les régions pauvres, sans qu’il y ait derrière cela aucune stratégie particulière de développement territorial. Ces transferts recouvrent des transferts publics (prestations sociales et salaires des fonctionnaires), les pensions de retraites, dont l’auteur montre qu’elles constituent un élément décisif de rééquilibrage des revenus des régions, mais également des transferts liés à des choix de résidence ou encore de villégiature.

Sous l’influence de la « Nouvelle économie géographique », la doctrine des politiques régionales des pays industriels bascule radicalement dans les années 1990 : visant hier l’égalité des territoires et la cohésion, elles semblent se concentrer désormais sur la mobilisation des territoires comme facteur de croissance. Selon ce modèle, les « économies externes d’agglomération » favorisent les métropoles et les grandes villes, au détriment des périphéries, du mo