Depuis 2016, le terme « Brexit », raccourci de « Britain Exit » a été complètement intégré dans le langage courant. Ce mot se réfère à la décision du Royaume-Uni (RU) de quitter l’Union européenne (UE), votée par référendum le 23 juin 2016. Cette surprenante décision a parcouru un long chemin semé d’embûches en tous genres avant de pouvoir être mise en œuvre concrètement. Elle a également suscité un très grand nombre de travaux scientifiques, et c’est cela qui va nous intéresser ici ; en particulier, dans le domaine de l’économie et du commerce international, le phénomène du Brexit a pu être analysé sous au moins deux angles : (i) la quantification des potentiels impacts du Brexit sur les flux commerciaux ; (ii) Le Brexit comme épisode de désintégration économique.

L’importance des flux commerciaux entre le RU et les membres de l’UE justifie en partie la prépondérance de l’axe (i) dans la littérature scientifique récente. On note en particulier une littérature prolifique concernant les futurs impacts sur le commerce agricole et agro-alimentaire. En effet, les flux étant importants, on peut raisonnablement s’attendre à de fortes conséquences économiques, que ce soit côté RU ou côté UE. Les outils de prévision d’impacts sont pléthoriques. Par exemple, le modèle de gravité est l’un des outils favoris en économie empirique ces dernières années. Il utilise le même principe que la loi universelle de la gravitation, encore appelée loi de l’attraction universelle, découverte par Newton  la gravitation est une force responsable de l’attraction entre des corps (célestes ou autres – planètes) ayant une masse. La force gravitationnelle entre deux objets est proportionnelle aux masses des deux corps et inversement proportionnelle à la distance entre ces corps. Dans la transcription économique, les flux commerciaux bilatéraux entre deux économies (pays) sont proportionnels à la taille des économies (le PIB) et inversement proportionnels aux coûts à l’échange et aut