Naissance d’une économie de services

L’économie des pays développés a connu, ces vingt dernières années, des transformations majeures de leur structure productive et des formes de leur croissance. L’intégration des nouvelles technologies informationnelles par les entreprises et en particulier par les PME n’est certes pas à négliger. Mais ces évolutions sont marquées par une rupture plus fondamentale : on passe d’une économie fondée sur l’industrie à une économie fondée sur les services, et plus précisément sur les « services immatériels et relationnels ». Le développement des services aux entreprises n’est pas simplement le résultat d’un processus d’externalisation de certains services, auparavant conçus et gérés comme des « services fonctionnels internes ». Il répond aussi à la montée des exigences de la qualité et de la complexité qui supposent le développement de nouvelles professions et de nouveaux comportements professionnels. Plus profondément, c’est aussi l’aboutissement d’une nouvelle étape de la division du travail. On voit ainsi émerger de nouvelles activités, dont l’enjeu est de traiter la complexité et de favoriser l’adaptation à un contexte flottant et incertain.

C’est aux alentours de 1974-1975 que prend forme un mouvement caractérisé par la diminution irrémédiable de l’emploi industriel et l’accélération de la création d’emplois dans le domaine des services. Cette évolution, nous choisissons de la repérer en termes d’emplois ; mais elle apparaît tout aussi nettement si l’on raisonne en termes de valeur ajoutée et d’investissement.

Il faut d’emblée remarquer que les services ne sont pas homogènes. Quatre configurations peuvent être distinguées : les services logistiques ; les services de réparation-maintenance ; les services informationnels ; les services immatériels et relationnels. Ces diffé