Contrairement à la tendance générale à la réduction du temps de travail effectif, celui des cadres a augmenté depuis le début des années quatre-vingt, comme le montrent les travaux de Jean-Yves Boulin (sociologue, IRIS-CNRS, université de Paris-Dauphine) et Robert Plasman (économiste, DULBEA, Université libre de Bruxelles). Bien que les situations diffèrent d’un secteur à l’autre et d’un pays à l’autre, il apparaît que partout les cadres travaillent plus longtemps que les autres salariés. Ils n’ont en général été que fort peu concernés par les politiques de réduction du temps de travail, et cette situation a progressivement tendance à concerner d’autres catégories. Il en est d’ailleurs de même pour d’autres évolutions telles que la multiplication des lieux où on est amené à travailler, le développement des technologies mobiles et l’extension de la polyvalence.

Résultats de recherches scientifiques et expériences des syndicats montrent une sensibilisation croissante à la situation spécifique des cadres au regard du temps de travail. Comme le soulignait le président d’Eurocadres, Michel Rousselot, l’exclusion des cadres de la directive européenne sur le temps de travail n’est pas acceptable. Il est possible de mettre en œuvre diverses formes de réduction de la charge et du temps de travail, adaptées à la situation des cadres, qui permettent à la fois de favoriser la création d’empois et l’amélioration de la qualité de la vie. Il peut s’agir de jours de congés supplémentaires, de semaine de quatre jours, de congés de longue durée, de congés sabbatiques ou de formation, de compte-épargne-temps ou de retraite progressive.... En tout état de cause, soulignait le président, la réduction du temps de travail doit être associée à la réorganisation du travail et prendre en compte les aspirations professionnelles, familiales et sociales des cadres, qui peuvent varier en fonction du sexe et de l’âge, d’