En effet, on a fait jusqu’à maintenant comme si le RSA suffirait à résoudre les problèmes liés à l’enfermement des allocataires de minima sociaux dans le non emploi ou les faibles durées d’emploi. En réalité, les choses sont beaucoup plus compliquées. Le RSA est sans doute nécessaire. Mais il ne peut être en aucune manière suffisant. C’est ce que vient de montrer avec force la dernière livraison du numéro de Recherches et prévisions consacré aux allocataires de minima sociaux (n° 91, 2008).

Que constate-t-on ? Que la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire (certains travaillent en perdant de l’argent !) mais ressortissent à bien d’autres contraintes : contraintes « familiales », dues notamment à l’absence de modes de garde proposées aux allocataires de l’Allocation parents isolés (60% déclarent connaître des difficultés dans leur démarche de recherche d’emploi parce qu’ils et plus souvent elles ne peuvent faire garder leur enfant), contraintes de santé, contraintes de transport, absence d’accompagnement vers et dans l’emploi... En somme, il est faux d’imaginer qu’ils préfèrent ne pas travailler simplement parce que le travail ne leur rapporterait pas assez. Comme le souligne Céline Marc dans un article intitulé « Insertion professionnelle et sociale : des spécificités transversales aux différents types de minima sociaux », ce sont moins de 1 % des bénéficiaires qui invoquent un tel manque de rentabilité financière du travail comme un obstacle au retour à l’emploi.

Plusieurs études ont par ailleurs mis en évidence que les individus visés sont moins calculateurs que ne l’imaginent de nombreux responsables actuels. Les personnes qui reprennent un emploi n’ont pas toutes compris le mécanisme de l’intéressement. C’est même souvent après