Les organisations de l’économie sociale et solidaire n’ont pas pour but de maximiser les profits et d’enrichir les actionnaires, mais au contraire de répondre aux besoins des adhérents. Pourtant, à l’exception des Scop, qui rassemblent seulement 40 000 des 2 300 000 salariés employés dans l’économie solidaire, la grande majorité des organisations de l’ESS ne se différencie guère du reste des entreprises sur le plan du rapport salarial. Ce qui compte surtout, c’est le secteur d’activité, action sociale et sanitaire, banques et assurances, culture, loisirs, éducation, auquel appartient l’entreprise.

Les excès du capitalisme actionnarial font émerger le besoin d’une meilleure prise en compte des intérêts des différentes parties prenantes à la vie des entreprises, à commencer par ceux des salariés. L’économie sociale et solidaire (ESS), qui rassemble associations, coopératives et mutuelles est-elle une réponse ? De fait, les organisations de l’ESS n’ont pas pour objectif de maximiser leur résultat et enrichir des actionnaires mais, au contraire, de répondre aux besoins de leurs adhérents, associés ou sociétaires, et leur gouvernance se veut démocratique.

Néanmoins ces structures ne prennent pas toujours en compte, elles non plus, les intérêts de l’ensemble des parties prenantes. De la théorie à la pratique, le chemin est parfois tortueux et l’ESS doit aussi faire un sérieux travail sur elle-même pour devenir exemplaire en matière de démocratie.

Une démocratie très spécifique

La démocratie, à l’échelle de la société toute entière, suppose que des visions concurrentes de l’intérêt général puissent s’exprimer et que l’alternance soit possible. Ce qui va avec la pluralité des partis, des organisations de la société civile, avec la liberté de la presse : de qu