La question de l’autorité fait manifestement l’objet d’interrogations et d’inquiétudes de toute sorte. On entend dire, sur une tonalité catastrophiste, que les jeunes la refuse. On rapporte des résultats de sondages démontrant qu’elle fait le renouveau de sa demande. Les psychologues, les psychanalystes tirent régulièrement le signal d’alarme. Les essayistes et autres philosophes entonnent l’hymne de la décadence civilisationnelle. La crispation idéologique du politique proclame sa volonté de restaurer l’autorité.

Soyons bref, il règne sur cette question confusion et affolement. Les quelques remarques qui suivent n’ont que prétention de poser quelque jalons permettant de clarifier ce qu’il en est aujourd’hui de l’autorité et plus particulièrement de ce qui concerne le rapport des jeunes générations au monde du travail.

D’un point de vue sociologique, parler d’autorité n’a pas grand sens. L’autorité n’existe pas en soi. Ce qui existe, ce sont des relations d’autorité. Parler d’autorité, c’est parler de relations entre, au minimum, deux individus.

Or le sens commun accepte l’idée que les relations interpersonnelles évoluent dans leur forme, dans leur fonctionnement : la vie de couple, les relations de voisinage, les relations de service… Pourquoi dès lors penser que les relations d’autorité seraient figées de telle sorte que l’on ne saurait parler d’elles que sous l’aspect de leur disparition et de leur restauration ? Qu’est-ce qui ferait des relations d’autorité une exception dans l’ordre général, évolutif, des relations ?

Il y a, nous semble-t-il une première distinction à opérer. D’une part, l’autorité renvoie à une relation dans laquelle une des personnes agira selon ce que l’autre commandera. Cet aspect est universel, mais il n’épuise pas la description de la relation d’autorité.

Il y a un second aspect qui mérite toute notre