Les syndicats au Royaume-Uni ont longtemps bénéficié d’une position importante dans la société britannique jusqu’au célèbre Winter of discontent. Margaret Thatcher rompit le pacte implicite garantissant un compromis entre pouvoir politique et syndical, ce que les travaillistes ne remettront pas en cause. L’exercice du droit syndical y est plus difficile que dans les autres pays européens. Il faut avoir une majorité de salariés adhérents pour s’implanter et le droit de grève est très limité. Ce qui serait contestable eu égard des droits fondamentaux européens.

Les syndicats doivent élargir leurs domaines d’action pour retrouver une légitimité sociale. Dépasser le cadre de leur action traditionnelle. La crise du logement, le déclin du réseau de transport, les coupes budgétaires dans les services d’éducation et de santé nous donnent l’occasion de revendiquer le rétablissement d’un secteur public élargi, de contester les privatisations des écoles et les hôpitaux, de réclamer la mise en place d’un programme de construction d’urgence pour les logements sociaux ou encore d’inverser la déqualification de la main-d’œuvre grâce à un programme de formation ambitieux… Dans le cadre de ces questions plus vastes, les syndicats doivent faire entendre leur voix - et se rendre pertinents à l’égard de l’ensemble des préoccupations des travailleurs.

Le Brexit peut être vu comme l’apogée de l’impuissance, ou au moins des limites, des faiblesses du mouvement ouvrier britannique - syndicats et parti travailliste. La campagne du référendum a été dominée par la droite avec ses postures anti-immigration, voire xénophobe. Le CWU, comme la plupart des autres syndicats, était contre la sortie de l’union. Quitter L’Union européenne n’est pas une dynamique propre à répondre aux difficultés économiques et sociales des travailleurs et des citoyens. Nous allons vers une instabilité économique qu