Dans l’actualité nationale et internationale, l’évolution des taux d’intérêt tient une place dorénavant centrale dans l’élaboration des politiques économiques.

Comment se détermine le niveau des taux d’intérêt fixé par les banques centrales et les marchés financiers ? Pourquoi observe-t-on des différences de taux d’intérêt selon les pays ou selon les agents économiques ? Existe-t-il un lien entre les taux d’intérêt et la parité des monnaies. A qui profite la baisse des taux d’intérêts ?

Répondant à ces questions, cet ouvrage, écrit par trois économistes du CEPII (Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales) spécialistes des questions macro-économiques, présente une synthèse des connaissances empiriques et théoriques actuellement disponibles sur les taux d’intérêt. Dans leur exposé, les auteurs arpentent l’univers multiple des taux d’intérêt pour en analyser les liens avec les séries macro-économiques les plus surveillées par les opérateurs économiques : rentabilité des investissements, prix des actifs financiers et taux de change. Rassemblant les différentes interprétations des taux d’intérêt et expliquant l’impact de ces taux sur l’économie, l’ouvrage met en évidence les oppositions conceptuelles et les complémentarités entre l’approche des keynésiens et celle des néoclassiques, mais aussi l’écart persistant entre les modèles de référence et les résultats empiriques.

La première partie de l’ouvrage raisonne en économie fermée. Tout d’abord est étudié le lien négatif entre taux d’intérêt réel et demande de biens et services, la mesure de ce lien fournissant une base rationnelle à la détermination du taux d’intérêt. Puis dans un second chapitre, les auteurs montrent comment les autorités monétaires peuvent utiliser ce lien dans leur politique, par exemple pour contrôler l’inflation. Mais la politique monétaire n’agit directement que sur les taux à court terme. Le troisième chapitre s’intéresse donc aux taux d’intérêt sur le long terme, sensibles aux anticipations des agents concernant l’inflation et le niveau des taux d’intérêt réels mais aussi aux déséquilibres entre épargne et investissement. Le quatrième chapitre de l’ouvrage étudie la différenciation des taux selon les catégories d’emprunteurs et les canaux de financement.

L’ouvrage se conclut sur une analyse en économie ouverte montrant comment s’effectuent les arbitrages entre les taux d’intérêt des différents pays et comment ceux-ci se trouvent liés, au moins partiellement, en régime de change fixe ou en régime de change flottant.

Riche des recherches effectuées, des expertises rendues et des enseignements dispensés par ses auteurs dans différents contextes, cette synthèse s’apparente plus par sa forme et son contenu à un manuel pour étudiants en économie qu’à une vulgarisation grand public.