Libre, le logiciel ? L'adjectif apposé à ce produit emblématique de l'avènement de la micro-informatique sonne comme une provocation. La pression de sélection concurrentielle, taillant un empire à Microsoft et réduisant les prétentions d'Apple au pré carré des inconditionnels, semblait avoir intégré définitivement le logiciel à la sphère des biens privés. La provocation ne vint pas du retour espéré de Steve Jobs et de sa pomme mais de l'irruption sur Internet à partir de 1991 d'un pingouin nommé Linux.

Linux ou la saga d'un logiciel libre

Ce nouveau système d'exploitation pour micro-ordinateur mis gratuitement à la disposition des internautes par son concepteur Linus Torvalds, étudiant à l'université d'Helsinki, devint rapidement la coqueluche de la communauté de hackers, artistes de la programmation système et autres bidouilleurs de code qui hante les arcanes du Net. En effet, outre ses qualités techniques, Linux présentait une particularité essentielle aux yeux de cette communauté : la possibilité d'accéder au code-source du logiciel, texte complet des instructions explicites de programmation. Cette liberté d'accès au code-source du logiciel, revendication de la communauté des hackers dans les années quatre-vingt, est au cœur du modèle de création et de diffusion de l'innovation technologique porté par les promoteurs du logiciel libre.

Le logiciel peut être libre... mais pas toujours gratuit ! En effet, tout ceux qui se sont frottés à Linux ont pu l'expérimenter à leurs dépens, le gentil pingouin est un compagnon parfois difficile à maîtriser. Et les difficultés d'installation peuvent s'avérer d'un coût prohibitif pour l'internaute moyen. A telle enseigne que les aficionados organisent bénévolement des « parties »

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