C’est dans un climat d’incertitude, à l’ombre de la récession, qu’ont été votées les leggi delle donne (les « lois des femmes »), qui ont traduit dans les normes juridiques le principe d’égalité « sans discrimination de sexe » affirmé par la Constitution italienne.

Le cadre légal, des années 70 à aujourd’hui

La réforme du droit de la famille, en 1975, a consacré l’abandon d’une conception patriarcale et hiérarchique, en mettant l’accent sur l’autonomie des femmes et leur droit à disposer d’elles-mêmes.

Cette évolution se poursuit en 1977 avec la loi sur le divorce et la L. 903 sur la parité de traitement entre les hommes et les femmes. En 1978 est votée une loi sur l’avortement, avec laquelle s’achève l’âge d’or des leggi delle donne.

Les années 1980 voient les femmes italiennes, enfin considérées par la loi comme des citoyennes à part entière, entrer en masse dans le monde du travail. La scolarisation des filles progresse notablement, de même que le pourcentage de femmes salariées, ce qui au final leur offre les conditions d’une véritable émancipation économique. Le travail, notamment à travers les réseaux syndicaux, a joué à cette époque un rôle central dans les luttes féministes. Le débat tourne alors autour du double rôle des femmes, qui en plus de leur activité professionnelle continuent d’assumer l’essentiel de l’éducation des enfants, et, chose tout aussi importante en Italie, de s’occuper des personnes âgées.

Quel fut le rôle des syndicats dans ce contexte ? Des actions concrètes ont été menées, des propositions ont été faites sur la nécessité de retrouver du temps pour soi : accords sur la flexibilité des horaires, le temps partiel, la récupération. La loi fondamentale L.53, votée en 2000, cherche à p