La pandémie de Covid-19 a entraîné une crise économique sans précédent, en Europe comme dans le reste du monde. Ainsi, la zone euro a connu en 2020 une chute historique de 6,8% de son PIB. En comparaison, la crise financière de 2008 avait entraîné, elle, un recul de 3,7%.

Mais ce choc économique recouvre des réalités très différentes selon les Etats membres : de -5% en Allemagne à -11% en Espagne, la France se situant à -8,3%[1]. Pour répondre à cette crise, les Vingt-Sept se sont accordés le 21 juillet 2020, sur la mise en œuvre d’un plan de relance historique. Ce plan, né d’une proposition conjointe de Berlin et Paris, a fait l’objet d’âpres négociations, notamment pour convaincre les Etats dits « frugaux », s’opposant au principe même d’un endettement européen commun : Autriche, Danemark, Pays-Bas et Suède.

Toutefois, après plusieurs semaines de débat, un sommet marathon de quatre jours et de nombreuses concessions, le plan de relance le plus ambitieux de l’histoire européenne est né. NextGenerationEU (NGEU) est une immense enveloppe de 806,9 milliards d’euros, que la Commission empruntera sur les marchés financiers au nom des Etats membres.

Au cœur de ce plan réside la « facilité de relance et de résilience » (FRR), un instrument doté de 723,8 milliards d’euros répartis en 338 Mds€ de subventions et 385Mds€ de prêts à destination des Etats membres[2]. La Commission européenne est chargée de distribuer ces fonds en imposant aux Etats européens une série de critères contraignants pour être éligible à NGEU : consacrer 37% de leurs plans de relance à la transition environnementale et 20% à la transition numérique. Ce dispositif est complété par un fonds de 83,1 Mds€ dédié au financement d’une série de politiques européennes déjà existantes avant la crise, notamment Horizon Europe (5,4 Mds€) qui soutient financièrement la