Les mutations observées ces dernières années dans l’organisation des entreprises, conjuguées aux attentes des salariés et particulièrement de certaines catégories de cadres, ont donné naissance à de nouvelles formes d’organisation du travail parmi lesquelles figure le portage salarial.

De quoi s’agit-il ? La particularité du portage est qu’un individu, qu’on appelle porté, vient proposer à un employeur de le salarier pour qu’il effectue la mission dont il a déjà négocié le contenu et le coût avec un client. Le portage salarial est donc une technique permettant de transformer des honoraires virtuels en salaire et un travailleur indépendant virtuel en salarié.

Dans un premier temps, nous esquisserons un état des lieux du portage en France, nous décrirons ensuite le profil des personnes qui utilisent cette technique, nous terminerons sur les problèmes juridiques posés par le portage en proposant l’organisation d’un débat public sur cette question.

L’état des lieux

Les premières sociétés de « portage salarial » sont apparues sur la place publique dans les années quatre-vingt. Le courant a pris un peu plus d’ampleur depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, il s’explique par différents facteurs. On trouve en premier lieu la pratique des entreprises qui « externalisent » les compétences pour alléger leurs charges salariales. Ce premier facteur a été renforcé par l’amendement Delalande qui, pénalisant les entreprises lorsqu’elles licencient les cadres après 50 ans, les a involontairement incitées à licencier avant cet âge fatidique. L’addition de ces deux facteurs dans un contexte de pénurie d’emploi n’a fait qu’accentuer le chômage en général et celui des cadres en particulier. C’est donc avant tout pour répondre à la