La mondialisation est un processus ancien qui s’est singulièrement accéléré dans certains aspects ces dernières années, principalement du fait du développement exponentiel des techniques de communication de l’information. Notre planète n’est pas pour autant devenue un « village mondial » sauf à comprendre celui-ci comme ayant un centre-ville, des quartiers bien reliés les uns aux autres, d’autres qui ne sont desservis que par un vieil autobus, et des hameaux oubliés. La mondialisation ne correspond nullement à un maillage régulier du territoire du globe, plutôt à une toile d’araignée, avec un centre multipolaire mais hiérarchisé.

Les dragons et les oubliés

Certaines régions, en particulier l’Afrique subsaharienne, semblent être oubliées de la mondialisation. Tiers-Monde qui n’a pas connu de processus de « rattrapage », loin des nouveaux pays industrialisés, des « dragons » du Sud-Est asiatique et des grands pays à réel potentiel industriel que sont le Brésil, l’Inde ou la Chine, cette Afrique dont René Dumont disait il y a trente ans qu’elle était « mal partie » a du mal à démarrer mais ne demande qu’à nous surprendre.

Deux régions sont emblématiques de cette scission du Tiers-Monde : l’Asie du Sud-Est, en particulier la Corée, et l’Afrique centrale, notamment l’ex Zaïre. La première région voit certains Etats de petite taille, dotés de pouvoirs politiques forts pratiquant tant un dirigisme économique sans faille qu'une alliance durable avec les firmes multinationales, connaître des taux de croissance très élevés et leurs populations accéder à un niveau de vie semblable à celui de l'Europe. L'ensemble de la zone - qui n'est pas entièrement prospère - fait peur à beaucoup en Europe, parce qu’elle exporte des produits qui semblent conc