Voici d’abord l’histoire de la première « start down », une start-up dont la fin annoncée fut l’occasion d’un combat et d’une mobilisation exemplaire de ses élus, grâce à leur apprentissage syndical haut débit à la CFDT.

Freesbee dans le cimetière des start-up

Le lanceur de Freesbee fut un producteur de cinéma, passionné de nouvelles technologies, qui fut parmi les premiers à proposer l’offre d’accès à Internet grand public sur le modèle du gratuit. La société de commercialisation de Freesbee fut créée en juin 1999, fut une des start-up françaises les plus capitalisées.

Installée – comme il se devait à l’époque – dans le quartier du Sentier à Paris, l’entreprise l’était aussi dans la maison natale de Léon Blum, ce qui eut son importance par la suite. Un an après sa création, Freesbee emploie 175 salariés, dont une hot line de plus de 90 personnes, reconnue pour sa qualité et sa compétence. Les hot-lineurs passent leurs nuits sur les plateaux à jouer en ligne, le temps n’est pas compté, mais la direction des ressources humaines veut faire les choses correctement. Après la mise en place d’une délégation unique du personnel, elle invite le secrétaire du comité d’entreprise à se faire mandater par un syndicat pour négocier les 35 heures.

C’est aussi le senior de l’entreprise, il a été adhérent à la CFDT dans une autre vie. Il y revient pour se faire nommer délégué syndical avec l’objectif de monter une section. Mais le projet de négociation des 35 heures est balayé par le retrait brutal des actionnaires qui oblige la direction de Freesbee à se brader au premier offrant, en l’occurrence Liberty Surf, le numéro deux du secteur. Les sept élus, dont le nouveau délégué syndical, appellent à la rescousse la CFDT, qui organise une formation ad hoc