En mai 1998, paraît en France le rapport Attali, Pour un modèle européen d’enseignement supérieur. Il est intéressant de relire ce texte presque dix années après.

Fondement et objectifs du processus

On lit par exemple que « les établissements d’enseignement supérieur devront former un système plus homogène, dans des ensembles géographiquement cohérents, mettant en commun leurs moyens et disposant d’une réelle autonomie ». On peut y voir une préfiguration des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur qui commencent à être mis en place autour’hui. Le rapport précise que « les niveaux pertinents de sortie seront à trois ans avec la licence, à cinq ans avec une nouvelle maîtrise, et à huit ans avec le doctorat ». Et Jacques Attali de conclure : « Si ce rapport, après d’autres, était relégué sur quelque étagère, si une réforme de l’enseignement supérieur n’était pas entreprise rapidement et durablement, le pays perdrait toute chance d’utiliser au mieux le formidable potentiel de sa jeunesse et peu à peu glisserait sur la pente d’un irréversible déclin ». Car il ne faut jamais oublier l’inertie du système.

Le véritable engagement européen commence avec les quatre ministres chargés de l’enseignement supérieur en Allemagne, Italie, Royaume-Uni et France qui décident le 25 mai 1998 d’harmoniser l’architecture de l’enseignement universitaire européen en application du rapport Attali.

Le 19 juin 1999, à Bologne, le cercle s’agrandit à 29 pays et l’objectif devient plus ambitieux : il s’agit de « donner aux citoyens les compétences nécessaires pour répondre aux défis du nouveau millénaire » et « d’améliorer la compétitivité du système d’enseignement supérieur européen à l’échelon mondial ». La conférence de Prag