Si tout a été dit sur le sujet des cadres et du management, ce « métier impossible », il semble pourtant que l’on ne puisse faire l’économie de se reposer régulièrement la question de leur formation, y compris sous des formes nouvelles. Nous parlerons dans cet article de professionnalisation des managers, en espérant que cet intitulé nous permettra d’échapper aux stages et autres modules de leadership qui continuent à envahir le marché, ce qui prouve bien qu’ils trouvent encore preneur. Comme quoi la fonction critique qui s’exerce régulièrement dans ce pays a peu de poids face au marché de l’angoisse qui amène les managers à venir se rassurer.

« Aller en formation » pour se rassurer ?

Il existe une image et un discours complètement idéalisés, presque mythiques – au sens des figures de héros propres aux grands mythes.

Le « bon manager » existerait et il aurait à peu près toutes les qualités et leurs contraires : à l’écoute mais capable d’entrainer l’équipe, patient mais réactif, intelligent et capable de recul en toute occasion mais obsédé par les résultats… on pourrait continuer longtemps cette liste à la Prévert. Cette image est omniprésente au sein des entreprises car elle est naïvement inscrite au cœur des outils de gestion : référentiels managériaux, valeurs et chartes du management, critères d’évaluation et de promotion…

La réalité est de moins en moins lisible et maitrisable. Au-delà même des fameuses injonctions paradoxales sur lesquelles tout a été écrit, c’est bien l’organisation du travail et l’activité elle-même qui posent problème, rendant extrêmement difficile et rare le simple fait d’avoir l’impression de bien faire son travail. On le sait, c’est là une des sources de stress et de risque psychosocial majeurs. Ajouton